Dvar Torah publiés par Tomer Debora

PARACHAT  ÉMOR

Notre Paracha commence par les mots : « Hachem dit à Moché : Dis aux Cohanim les fils d’Aharon et tu leur diras … » (Vayikra 21 ; 1) Rachi s’interroge, pourquoi la Tora emploie-t-elle deux fois le même mot : « Dis, et tu leur diras » ? Il répond que c’est un avertissement aux adultes afin qu’ils avertissent les jeunes enfants. (Dire tu diras, avertir tu avertiras, on double le mot pour exprimer deux idées)

Les mots de Rachi sont difficiles d’accès. En gros il veut simplement dire qu’il faut recommander aux adultes d’empêcher les jeunes enfants de se rendre impurs. Si c’est ainsi, il suffisait de dire : Que les grands doivent empêcher les enfants de se rendre impurs. Que vient faire ici cette recommandation aux adultes ?

Nous déduisons de ce Rachi un Moussar extraordinaire : Les adultes doivent en premier montrer le bon chemin. L’éducation par l’exemple ! Comment un message peut-il passer si on ne montre pas l’exemple ? C’est pourquoi la Tora dit : avertis les adultes pour qu’ils avertissent les enfants. Il doit y avoir un travail aussi de la part des adultes.

On raconte qu’une fois, dans le Minian du Hazon Ich, un père s’est emporté contre son enfant qui s’amusait et qui ne voulait pas se taire. Le Hazon Ich s’est alors approché de ce père et il lui a dit : « Tu as dit à ton fils qu’il ne fallait pas parler pendant la Téfila, mais tu lui as montré qu’on pouvait se mettre en colère. » Il y a ce que l’on dit et ce que l’on fait. Et on touche beaucoup plus un enfant avec nos actes qu’avec nos paroles. L’acte est supérieur à la parole. Comme ont dit Hazal : « Lo Hamidrach Ikar Éla Hamaassé » (L’essentiel n’est pas la parole mais l’acte).

De même, imaginons qu’un père emmène son fils avec lui à la Téfila, ils arrivent à la Choule à 7h30, ils sont à l’heure ; mais à cette heure là il y a aussi les informations à la radio. Que faire ? Le père dit alors à son fils : « Vas vite, cela va commencer. » Et lui reste dans la voiture pour écouter les informations. Qu’a-t-il fait ? Il a dit à son fils que la prière est importante, mais il a montré par ses actes le contraire. Dans l’esprit de cet enfant les informations à la radio sont plus importantes que la prière. Parfois c’est une Havdala retardée parce qu’on veut connaître les résultats du match … Les exemples sont légions.

Un grand Rav a une fois passé le Chabbat chez un proche parent très riche. Pendant le repas du vendredi soir, le jeune fils du riche parent a allumé et éteint la lumière à plusieurs reprises. Le père n’a rien dit. Le Rav, étonné, lui demande pourquoi il ne réprime pas cette transgression du Chabbat. Le père lui répond que c’est un jeune enfant et qu’il ne comprendrait pas. Le lendemain, pendant le repas de midi, ce même enfant s’amuse. Il courre partout comme tous les enfants de son âge. Mais dans sa course il bouscule, sans faire exprès, le buffet qui bouge. Cela fait tomber un précieux vase posé dessus qui se brise au sol. Le père, furieux, se lève et le frappe violemment pour lui apprendre à ne pas recommencer. Dans la soirée, le Rav s’adresse à son proche parent et lui dit : « Tu m’as dit hier que tu avais des difficultés avec l’éducation de tes enfants. Que tu avais du mal à leur inculquer l’amour de la Tora. Permets-moi de te faire une remarque. Quand ton fils a transgressé Chabbat, tu n’as rien dit, mais dès qu’il a cassé ce vase tu t’es mis en colère. Tu as montré à ton fils quelles sont les vraies valeurs dans ta vie et vers où il doit se tourner. Il n’est donc pas étonnant que tu n’arrives pas à lui inculquer l’amour de la Tora. Ce n’est pas de sa faute, c’est toi le responsable. Par tes actions tu lui montres que casser un vase précieux est plus grave que transgresser Chabbat. » Cette histoire vraie parle toute seule.

Par extension, chacun de nous est porteur d’un message. Nous devons faire attention dans notre vie à ce que nos paroles et nos actes soient en adéquations. Il est essentiel que le message de la Tora que je véhicule et que je représente, parfois même malgré moi, ne soit pas contredit par mon vécu.

Le Hafetz Haïm a une fois dit qu’il y a Hilloul Hachem, profanation du Nom Divin, si je fais quelque chose qui est contraire à la haute estime que les gens ont de moi. C'est-à-dire, bien que moi personnellement, je sache très bien que je ne suis pas à cette hauteur, mais si pour les autres je représente quelque chose en Tora, bien que cela soit faux en réalité puisque je ne suis pas comme ils pensent que je suis, si je fais quelque chose de mal selon le haut barème où ils m’ont mis, alors il y a profanation du Nom Divin.

Quelle énorme responsabilité ! Quelque part, je suis bloqué par le regard de l’autre, par l’image qui émane de moi.     

Un jour, un Hassid a donné au Rabbi de Kotzk un billet sur lequel il était écrit la demande suivante : « Je demande que le Rabbi me fasse une bénédiction pour que mon fils devienne un Talmid Haham. » Le Rabbi de Kotzk lui a dit : « Si tu désires réellement que ton fils devienne un érudit en Tora, va toi-même écouter des cours de Tora, étudie ! Car si ton fils te voit donner des billets à ton Rabbi, alors lui aussi donnera des billets à son Rabbi. Mais, si ton fils te voit étudier la Tora, alors lui aussi aura envie d’étudier la Tora. »

Une fois, le Hafetz Haïm a parlé à un homme pour qu’il étudie la Tora. Ce dernier lui a répondu : « Rabbi, je n’ai pas le temps d’étudier. Je dois gagner ma vie et grâce à mon argent mon fils pourra étudier en toute tranquillité la Tora.» Le Hafetz Haïm lui a dit : « Tu travailles pour que ton fils étudie, mais ton père, déjà, travaillait pour que toi tu étudies la Tora. Et ton fils aussi travaillera pour que son fils étudie. J’ai bien peur qu’au bout du compte, il n’y aura que des gens qui travaillent pour que leur fils étudie, mais aucun fils n’étudiera car chacun fera comme son père. »

Ce père rentre fatigué du travail. Il a eu une rude journée. Il s’écroule sur le divan et lit un journal tout en regardant la télévision. A son fils qui revient de l’école il explique que s’il veut avoir une bonne note à son interrogation, il doit réviser sa Guémara ou son Houmach. Le fils ne comprend pas du tout pourquoi lui n’a pas le droit aussi de s’asseoir sur le divan avec un bon livre. Pourquoi son père n’étudie pas, lui ? Tu veux que ton fils devienne un Tsadik, mais tu es le fils d’Hachem (comme tous les Béné Israël) et ton père (Hachem) lui aussi veut que son fils (c'est-à-dire toi) devienne un Tsadik. Ce que tu demandes à ton fils de faire, commence par le faire toi, et ensuite tu pourras lui demander de le faire.

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