Dvar Torah publiés par Tomer Debora

Notre Parasha nous relate combien Essav s’est affligé quand il a appris que Yaakov avait reçu les bénédictions avant lui. Essav a alors supplié son père Itsrak en lui disant : « Bénis-moi, moi aussi mon père ». (Béréshit 27 ; 34) Devant tant de souffrance, Yaakov bénit également Essav.

Si nous analysons les bénédictions reçues respectivement par Yaakov et Essav, nous nous apercevons qu’elles sont identiques :

Yaakov a été béni en ces termes : « Et que Hashem te donne de la rosée du ciel, des graisses de la terre et du blé et du vin en abondance. » (Béréshit 27 ; 28)

Essav, lui, à été béni en ces termes : « Voici, parmi les endroits gras de la terre sera ton domaine, et de la rosée du ciel d’en haut. » (Béréshit 27 ; 39)

Ces deux bénédictions sembles identiques, pourtant « Essav pris en haine Yaakov à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni. Essav dit en son cœur : Que s’approchent les jours du deuil de mon père, et je tuerai Yaakov mon frère. » (Béréshit 27 ; 41)  Pourquoi cette haine ? Quelle différence y-a-t-il entre ces deux bénédictions ?

Afin de répondre à cette question, le Ben Ish Haï rapporte une anecdote qui s’est passée dans sa ville. Il y avait une fois une personne très pauvre qui faisait la mendicité sur le chemin menant à Bagdad. Elle n’était pas seulement pauvre, elle était aussi infirme, elle n’avait plus de pieds. Un matin, alors qu’il était assis comme à l’accoutumé, un riche marchant juif passa devant lui. Il chevauchait un magnifique cheval témoignant de sa grande richesse. Ce riche eut pitié de ce mendiant infirme. Il descendit de son cheval et lui donna une grosse somme d’argent.

Le pauvre le remercia chaleureusement et lui demanda s’il ne pouvait pas l’emmener à Bagdad afin qu’il puisse rendre visite à sa famille. Le riche accepta avec joie. Il l’aida à monter sur le cheval, il l’installa au devant de la selle et lui donna même les rennes dans ses mains pour qu’il puisse conduire le cheval, puis le riche monta lui aussi derrière le pauvre. Ils chevauchèrent ainsi, le pauvre devant, tenant les rennes dans ses mains et le riche derrière, jusqu’à Bagdad.

Quelle ne fut pas la stupeur du riche, quand, arrivés à destination, le pauvre lui demanda de descendre de son cheval. Avec beaucoup de gentillesse, le riche expliqua au pauvre qu’il y avait ici une méprise et que le cheval appartenait au riche. Que le pauvre n’était qu’un auto-stoppeur qu’il avait bien voulu prendre en chemin, mais qu’à présent la plaisanterie avait assez durée et qu’il avait des affaires à régler à Bagdad. Cependant, le pauvre ne l’entendait pas de cette oreille et il redemanda au riche de descendre de son cheval. Le ton monta et les choses s’envenimèrent au point qu’un attroupement se fit autours d’eux. En voyant l’infirme devant qui tenait les rennes, les gens, pris de pitié, pensèrent qu’il disait la vérité et ils obligèrent le riche à descendre de cheval. Devant cette foule hostile, le riche ne pouvait que descendre du cheval.

Il alla raconter sa mésaventure au Rav de la ville. Ce dernier, après l’avoir écouté, lui dit : « Je te crois, tu dis la vérité. Mais on ne peut rien faire. Au moment où tu lui as donné les rennes dans les mains, c’est toi-même, qui en a fait le propriétaire, car c’est toujours le propriétaire qui conduit le cheval par les rennes. Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même si tu as perdu ton cheval.

Le Nimshal de cette histoire, nous dit le Ben Ish Haï, est dans la vie même de l’être humain. Du point de vue spirituelle, il est obligé d’accomplir la Tora et ses Mitsvot. Cependant, du point de vue matérielle, il est aussi obligé de manger, boire, dormir et encore bien d’autres choses nécessaires pour le corps, sans oublier sa Parnassa. Que faire ? La réponse est simple : qui commande ? Qui tient les rennes ?

Est-ce que l’homme va sentir que l’essentiel de sa vie tourne autours de la Tora et des Mitvot et que tout ce qui est matériel est secondaire. Ou est-ce que pour lui l’essentiel est le travail, bien manger, bien boire, vivre quoi ! Et si on a le temps, on étudie. Si on peut, on fait Shabbat, on mange Kasher … Celui qui a les rennes, c’est lui le propriétaire du corps.

Grâce à cette explication, nous pouvons comprendre également la différence entre les bénédictions de Yaakov et celles de Essav.

Pour la bénédiction de Yaakov il est d’abord dit : « Et que Hashem te donne de la rosée du ciel » et ensuite seulement « des graisses de la terre et du blé et du vin en abondance. » De la façon dont est formulée la bénédiction de Yaakov, nous découvrons quelles étaient ses priorités dans la vie. En premier « la rosée du ciel », toutes les choses du Ciel, tout ce qui est spirituel. Et ensuite vient le matériel « des graisses de la terre et du blé et du vin en abondance. » C’est ainsi que doit être une vraie bénédiction.

En revanche, pour la bénédiction de Essav, il est d’abord écrit : « parmi les endroits gras de la terre sera ton domaine ». Cela nous indique que pour Essav, le matériel vient en première position. Pour lui c’est l’essentiel. Tout ce qui est spirituel est secondaire. C’est pourquoi il est ensuite écrit : « et de la rosée du ciel d’en haut. »

L’ordre des mots employés dans la phrase nous enseigne les priorités de chacun. Nous avons donc, à présent, une grande différence entre la bénédiction reçue par Yaakov et celle reçue par Essav, puisque cela influe sur toute leur vie.

À nous de réfléchir, à travers la bénédiction de Yaakov, sur le vrai sens de notre vie et sur quelles doivent être nos priorités. Qui est aux commandes ? Si nous savons mettre en premier notre vie religieuse, nos croyances et nos convictions ; alors nous mériterons que s’accomplisse sur nous, non seulement le début de cette bénédiction de Itsrak à Yaakov : « Et que Hashem te donne de la rosée du ciel, des graisses de la terre et du blé et du vin en abondance. » (Béréshit 27 ; 28) Mais aussi la fin de cette bénédiction : « Que des peuples te servent, et que s’inclinent devant toi des nations. Sois un seigneur sur tes frères et que s’inclinent devant toi les fils de ta mère. Que ceux qui te maudissent soient maudits et que ceux qui te bénissent soient bénis. » (Béréshit 27 ; 29) Amen !

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