Dvar Torah publiés par Tomer Debora

PARACHAT BO

 

Cette semaine, notre Parasha nous relate les trois dernières Makot. (Notre Parasha s’appelle BO, (en hébreu, Beith et Alef ) ce mot a une valeur numérique de trois pour nous dire qu’elle parle des trois dernières Makot ) Ce sont ces trois dernières Makot qui décideront Pharaon à laisser partir les Béné Israël.

Juste avant la dernière plaie, la mort des premiers nés, Hashem s’adresse à Moshé et lui dit : « Parle Je t’en prie aux oreilles du peuple, et qu’ils demandent chacun à son ami et chacune à son amie, des ustensiles d’argent et des ustensiles d’or. » (Shémot 11 - 2)

Ces paroles divines nécessitent une explication. Pourquoi cet empressement (Je t’en prie) pour que les Béné Israël demandent à leurs voisins des ustensiles d’or et d’argent ? L’essentiel est que les Béné Israël arrivent à sortir d’Egypte, peu importe s’ils prennent les ustensiles des égyptiens ou non.

En fait, Rashi explique que dans la Parasha Lèh Léha, Hashem a annoncé à Avraham l’exil égyptien en ces termes : « Saches que ta descendance sera étrangère dans une terre qui ne leur appartient pas et ils y seront asservis et opprimés pendant quatre cents ans. Mais le peuple qui les aura asservis, Je le jugerai (avec les dix plaies) et ensuite, ils sortiront avec une grande richesse. » (Béréshit 15 – 13 et 14)

C’est pourquoi, nous dit Rashi, la requête divine est si pressante : préviens-les qu’ils demandent des ustensiles d’or et d’argent Je t’en prie, afin que le Tsadik Avraham ne dise pas que J’ai accompli la première partie du décret : « ils seront asservis et opprimés » mais que la deuxième partie du décret : « et après ils sortiront avec de grandes richesses » Je ne l’ai pas accomplie. Nous comprenons mieux, à présent, les termes : « demande, Je t’en prie » utilisés par Hashem.

Une question nous reste sur cette explication de Rashi, quel rapport avec Avraham ? Les principaux intéressés ce sont les Béné Israël. Il est vrai qu’Hashem s’adressait à Avraham, mais les bénéficiaires sont les Béné Israël. Des paroles de Rashi on pourrait croire que l’essentiel c’est Avraham. Que va-t-il dire ?

Mais, admettons que Avraham ne dise rien, est-ce que pour autant le problème est résolu ? Que diront les Béné Israël ? Hashem a pourtant promis de leur donner de grandes richesses ! Pourquoi ne pas s’inquiéter de ce qu’ils vont penser ? Hashem est bien obligé d’accomplir sa promesse.

Afin de répondre à cette question, analysons ce qui a été dit à Avraham. Dans la Parasha Lèh Léha Hashem a fait deux promesses à Avraham :

  • L’asservissement

  • Ils sortiront avec de grandes richesses.

 

La première promesse a été accomplie puisque les Béné Israël ont été asservis durement en Egypte. En ce qui concerne la deuxième promesse, Hashem a prévu de donner aux Béné Israël toute la richesse de l’Egypte. Cependant, Hashem ne veut pas nous fatiguer à porter cette richesse pendant notre sortie d’Egypte. Que faire ?

Rashi nous explique (Shémot 15 - 22) que lorsque les égyptiens ont poursuivi les Béné Israël dans la mer, ils étaient des milliers de cavaliers et chaque cavalier avait paré son cheval avec des ornements d’or et d’argent et de pierres précieuses. Après que les égyptiens furent morts noyés, la mer a rejeté sur le rivage toutes ces richesses. Ce butin de la mer fut plus important que le butin récupéré par les Béné Israël en sortant d’Egypte. Ces richesses trouvées dans la mer étaient si grandes que les Béné Israël ne voulaient plus partir du rivage tant il y en avait, et Moshé a eu toutes les peines du monde à les faire avancer vers le désert.

Nous voyons donc que Hashem avait bien prévu de donner de grandes richesses aux Béné Israël, mais comme Il ne voulait pas les fatiguer à porter tous ces trésors jusqu’à la mer, Il a fait en sorte que ce soit les égyptiens eux-mêmes, qui les leur ont apportées jusqu’à la mer.

Mais cela, Avraham ne le savait pas ! Il fallait donc obligatoirement que les Béné Israël sortent aussi d’Egypte avec des richesses pour ne pas qu’Avraham y trouve à redire. C’est pourquoi, Hashem a dit à Moshé : « Parles, Je t’en prie aux oreilles du peuple et qu’il demande … des ustensiles d’argent et des ustensiles d’or. » Ainsi les Béné Israël ne donnaient pas l’impression de sortir sans rien.

On donne souvent le Mashal suivant sur cette explication :

Deux états se faisaient la guerre depuis des dizaines d’années pour la possession d’un territoire mitoyen. Un jour, un conseiller a eu une idée géniale : plutôt que les armées s’affrontent en vain pendant des années, que chaque partie choisisse son champion et que les deux hommes se battent. Le vainqueur gagnera pour son pays ce territoire. Ils acceptèrent.

Le jour du combat un pays présenta son champion, c’était un géant très fort et l’autre pays présenta une personne petite ne payant pas de mine. Le but du jeu était de jeter l’autre dans un puits profond. Le combat commença. Au bout d’un moment, le géant attrapa le petit et le souleva en l’air. Le tenant à bout de bras il couru jusqu’au puits. Mais au dernier moment, quand il s’apprêtait à le jeter dedans, à l’étonnement général, le petit réussi à lui échapper et c’est lui qui, en un tour de main, jeta le géant dans le puits profond. Il gagna ainsi le combat et offrit par la même occasion le territoire à son pays.

Pendant le repas de fête qui suivi, le roi demanda à son champion pourquoi il s’était laissé attraper ainsi, tout le monde pensait qu’il allait perdre. Le gagnant répondit en souriant : j’étais sûr de le vaincre, mais il était très gros et donc très lourd. Je ne me voyais pas le porter jusqu’au puits. Je l’ai donc laissé me prendre et c’est lui-même qui s’est déplacé vers le puits, c’est lui qui a fait le travail le plus fatiguant. Après, ce ne fut qu’un jeu d’enfant de le jeter dans le puits.

De même pour nous, Hashem, par Sa grande bonté envers les Béné Israël, ne voulait pas nous fatiguer à porter ces richesses. Ce sont les égyptiens eux-mêmes qui l’ont fait jusqu’à la mer. D’ici nous voyons combien Hashem nous aime, Il ne veut que notre bien, à nous de Le servir d’un cœur sincère.

Bien qu’il soit écrit (Shémot 12 – 35 et 36) lors de la sortie d’Egypte : « Et les Béné Israël firent selon la parole de Moshé ; ils demandèrent aux égyptiens des ustensiles d’argent et des ustensiles d’or et des vêtements. Et Hashem donna la grâce du peuple aux yeux des égyptiens, ils leur prêtèrent, ils dépouillèrent l’Egypte. » Rashi explique : ils l’ont vidée.

Une question se pose : s’ils ont dépouillé l’Egypte, il ne reste plus un sou en Egypte, d’où vient alors toute cette richesse ramassée dans la mer dont nous parle Rashi plus loin (Shémot 15 - 22) ?

Nous savons que la plaie de l’obscurité a durée six jours. Trois jours pendant lesquels il faisait nuit, on ne voyait rien. Et encore trois autres jours où l’obscurité s’est intensifiée au point que les égyptiens ne pouvaient plus bouger de leur place. Celui qui était assis ne pouvait pas se lever et celui qui était debout ne pouvait pas s’asseoir. Seuls les Béné Israël pouvaient se déplacer dans cette obscurité. Ils en profitèrent pour chercher et voir les objets précieux qui se trouvaient chez leurs voisins égyptiens. Et quand ils sortirent d’Egypte, ils les leur demandaient. Si les égyptiens leur répondaient qu’ils n’avaient rien, alors les Béné Israël les réfutaient en disant : Je l’ai vu dans ta maison et il se trouve à telle place. (Rashi, Shémot 10 - 22)

S’il en est ainsi, d’où viennent toutes ces richesses trouvées dans la mer ?

Le Sifté Hahamim (Shémot 15 – 22 – ot youd) explique que les Béné Israël n’ont pris que les richesses visibles qui se trouvaient dans les maisons égyptiennes, mais toutes les richesses trouvées dans la mer étaient cachées, les Béné Israël n’ont donc pas pu les voir. Ce sont ces richesses que les soldats égyptiens ont emportées avec eux lorsqu’ils pourchassaient les Béné Israël. Et il y avait beaucoup plus de trésors cachés que visibles.

 

 

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