Dvar Torah publiés par Tomer Debora

PARACHAT TÉROUMA Pour la fabrication du Mishkan et de ses ustensiles, la Tora nous demande d’utiliser de l’or, de l’argent, du cuivre, de l’azur, du pourpre, de l’écarlate, des peaux de béliers teintes en rouge, des bois de Chittim, de l’huile, des baumes, des encens, des parfums et des pierres précieuses. Bref, tout un déferlement de luxe et de richesses. Une question se pose, pourquoi la Tora nous demande-t-elle de fabriquer le Mishkan et ses ustensiles avec magnificence et éclat, alors que cette même Tora nous invite à vivre notre vie de tous les jours de façon simple et discrète ? Comme la Mishna nous l’enseigne dans Avot (6 ; 4) : « Voici ce qu’exige l’étude de la loi divine, quand bien même tu serais réduit à ne manger que du pain avec du sel, à devoir mesurer jusqu’à l’eau que tu bois, à coucher sur la dure et à t’imposer toutes sortes de privations, occupetoi néanmoins avec zèle de l’étude de la Tora. Si tu agis de la sorte, tu seras heureux et satisfait : heureux dans ce monde et satisfait dans l’autre. » Si c’est ainsi, la logique voudrait que le Mishkan, qui est l’endroit où réside la présence divine, soit fabriqué avec des matériaux plus simples, plus sobres, puisqu’il est, par définition, une référence pour les Béné Israël. Il devrait “montrer l’exemple”. Afin de répondre à cette question, le Talmud de Jérusalem (Péssahim) nous rapporte une histoire avec Rabbi Akiva qui était sorti avec ses élèves afin de récolter de l’argent pour des pauvres. Ils avaient l’habitude de passer chez de riches donateurs habituels. Ils savaient que chez eux ils recevraient avec largesse. Un jour, comme à leur habitude, ils se sont dirigés vers le premier donateur de leur liste. Mais en arrivant devant sa maison ils entendirent le maître de maison demander à son fils d’aller lui acheter pour le repas de l’après midi des légumes de deuxième catégorie, les moins chers. Ils en conclurent que ce donateur devait avoir quelques difficultés financières en ce moment, ils se sont donc retirés et ont continué leur quête vers les autres riches de la liste. Plusieurs heures plus tard, ils étaient au marché quand ils sont tombés nez à nez avec le premier donateur de la liste. Ce dernier, quand il les a vus, leur a demandé pourquoi ils n’étaient pas passés chez lui en premier comme à leur habitude. Rabbi Akiva lui a alors expliqué qu’ils avaient surpris sans faire exprès une conversation entre lui et son fils au sujet du repas de l’après midi et qu’ils en avaient conclus, puisqu’il demandait à son fils de lui acheter les légumes les moins chers, qu’il devait avoir des difficultés financières en ce moment. C’est pourquoi ils s’étaient éloignés sans frapper à la porte. Le riche notable s’est alors fâché contre Rabbi Akiva et ses élèves et il leur à dit : « Vous savez peut-être ce qui se passe entre moi et mon fils, mais vous ne savez pas ce qui se passe entre moi et mon Créateur. Je suis occupé pour l’instant, je vous demande donc d’aller chez moi et de dire à ma femme de vous donner un verre rempli de dinars d’or pour la Tsédaka en plus de ce qu’on vous donne les autres fois. » Rabbi Akiva et ses élèves sont donc retournés chez sa femme et ils lui ont transmis les ordres de son mari. - Elle leur a demandé : « De quel genre de verre a-t-il parlé ? Rempli à ras bord ou tellement rempli qu’il se forme un petit tas au dessus ? - Il n’a pas précisé - Bon, je vais quand même vous donner celui qui est le plus rempli et s’il est d’accord tant mieux et sinon il le prendra de ma Kétouva. » Plus tard quand son mari est rentré elle lui a raconté ce qui s’est passé et sa décision. Son mari était tellement heureux du geste de sa femme qu’il lui a doublé sa Kétouva. De cette Guémara nous voyons qu’un homme peut vivre simplement et même manger les légumes les moins chers, mais dès qu’il s’agit de choses concernant l’homme et son Créateur, il donnera ce qu’il a de mieux afin de montrer l’importance qu’il accorde à la chose. C’est cela même l’enseignement de notre Parasha. Le Mishkan représente la part spirituelle de notre existence, il doit être fait d’or et d’argent. Même si dans notre vie nous avons l’obligation de vivre de façon simple et modeste, dans tout ce qui touche au spirituel nous devons faire un maximum. Comme le disent les Baalé Moussar : Le matériel de l’autre c’est ton spirituel à toi ! Bien sûr cela concerne mon attitude vis-à-vis du pauvre qui réclame mon aide, mais aussi de moi-même vis-à-vis de moi-même. Parfois on fait une Bar Mitsva, on va dépenser un argent fou dans la salle, le repas, la musique, la vidéo, on veut le mieux, cela doit-être inoubliable. Mais pour acheter un Talith ou des Téfilines, on prendra ce qu’il y a de moins cher tout en essayant d’obtenir une réduction chez le vendeur. On veut acheter des meubles ou de l’électroménager ? On prendra les plus beaux et les plus performants. Mais pour ce qui est des Mézouzot, le moins cher suffira. Parfois, le Shabbat ou dans un mariage on va passer du temps à bien manger, mais que dire de notre Birkat Hamazone ? A quelle vitesse l’avons-nous avalé et comment avons-nous remercié Celui qui nous a donné tout ce que nous avons mangé ? Deux poids, deux mesures. Être en contradiction avec soi-même, c’est le pire. Nous avons l’obligation de ressortir de notre Parasha changé, transformé. Quelle est notre approche avec les choses et avec les gens ? Et avec le spirituel ? Qu’Hashem nous aide à toujours voir notre vie avec des bonnes lunettes afin de progresser selon Sa volonté et à donner à chaque chose et chaque événement sa vraie valeur. Amen.

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