Dvar Torah publiés par Tomer Debora

PARACHAT BEHAR

La Guémara nous rapporte (Yébamot 62b) que Rabbi Akiva avait vingt-quatre mille élèves mais comme ils ne se respectaient pas mutuellement, une plaie se développa à cause de laquelle tous périrent. C est pour cette raison que les semaines qui séparent Pessa’h de Chavouot sont endeuillées, car c’est à cette période que les disciples de Rabbi Akiva moururent.

Pourtant, l’enseignement le plus célèbre de Rabbi Akiva est : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Vayikra 19 ; 18), c’est un principe fondamental de la Torah ». On aurait pu s’attendre à ce que ses propres élèves nous offrent une attitude exemplaire dans la pratique de ce précepte. Comment eux, parmi tous les autres, faillirent à cette démonstration du principe fondamental que prônait leur maître ?

En fait, ce fut précisément leur empressement dans l’accomplissement de cet enseignement qui les conduisit à leur défaillance.

Hazal nous enseignent que : « De même que chaque être diffère de l’autre par ses traits physiques, de même il diffère par son esprit ». Ainsi donc, lorsque les vingt-quatre mille élèves étudiaient les principes de leur maître, c’était vingt-quatre mille nuances de compréhension, puisque les mêmes enseignements étaient appréhendés par vingt quatre mille intellects, chacun différent des vingt-trois mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf autres.

Si les élèves de Rabbi Akiva avaient été moins concernés par le bien-être de leur prochain, cela n’aurait pas eu un grand impact, mais comme chacun aimait son prochain comme lui-même, il ressentait que c’était de son devoir de le corriger de son attitude erronée et de l’éclairer sur le véritable sens des enseignements de leur Maître. Et pour la même raison, ils ne se sentaient pas capables de feindre un respect mutuel hypocrite alors qu’ils pensaient sincèrement que les autres étaient dans l’erreur, et ce, même à un degré moindre.

Plus la personne est grande, plus sont élevés les critères par lesquels elle est jugée. Selon les paroles de nos Sages (Baba Kama 50a) : « Avec le Tsadik, Hashem est pointilleux avec l’exactitude du diamètre d’un cheveu » (C'est-à-dire qu’Hashem ne lui pardonne rien, même pas quelque chose qu’on aurait pu laisser passer pour une autre personne de niveau spirituel moindre). Ainsi, ce qui aurait été considéré comme mineur pour des hommes comme nous, eut un effet catastrophique sur les élèves de Rabbi Akiva. Mais Hazal choisirent de transmettre cette histoire à la postérité par l’intermédiaire d’une série de lois qui gouvernent notre comportement chaque année pendant la période du Omer. Car depuis Pessa’h jusqu’au 33 du Omer inclu, c'est-à-dire jusqu’au matin du 34 du Omer :

  • On ne se marie pas
  • On ne se coupe pas ni les cheveux ni la barbe
  • On n’écoute pas de musique
  • On ne danse pas

C’est donc qu’apparemment, nous aussi nous avons quelque chose à apprendre de ce qui se passa avec les élèves de Rabbi Akiva.

Nous devons tirer des enseignements de leurs qualités tout comme de leurs fautes. L’enseignement sera donc double :

D’un côté, nous devons apprendre à nous soucier suffisamment de nos prochains pour ne pas rester indifférents à leurs erreurs et ne pas nous accommoder de leurs faiblesses. L’inverse serait peut-être un comportement social plus facile et plus confortable, mais il ne s’agirait pas de tolérance à leur égard, mais bien d’indifférence vis à vis de leur bien-être.

Mais d’un autre côté, nous ne devons jamais nous permettre, dans quelque mesure que ce soit et dans quelque circonstance que se soit, de diminuer notre respect à leur égard, même s’ils ne répondent pas à notre approche et restent dans leur voie, quelque erronée qu’elle puisse être.

Cela peut paraître paradoxal et ça l’est ! Mais quand il s’agit de nous-mêmes, c’est un paradoxe avec lequel nous nous accommodons fort bien : toute personne psychologiquement saine éprouve pour elle-même de l’amour et en même temps, essaie sans cesse de s’améliorer. C’est donc là un paradoxe que nous devons également cultiver dans nos relations avec autrui. Tempérer nos efforts pour éclairer et améliorer notre prochain avec le respect pour son point de vue et ses sentiments, c’est un principe que Rabbi Akiva considérait comme fondamental dans le projet divin pour la vie et dont Hillel disait : c’est là toute la Tora, tout le reste n’est que commentaire.

En effet, la Guémara Chabbat (31a) nous relate qu’un jour un non juif est venu voir Chammaï et lui dit : « Convertis-moi, mais à condition de m’apprendre toute la Tora pendant le temps que je peux me tenir sur un pied. » Chammaï le chassa en le frappant avec la règle de maçon qu’il avait à la main. L’homme alla trouver Hillel qui le convertit et lui dit : « Ne fais pas à ton prochain ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse, voilà toute la Tora. Le reste n’est que commentaires. Va, et étudies-les. »

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