Dvar Torah publiés par Tomer Debora

PARASHAT BAMIDBAR

Il est écrit dans notre Parasha : « Le Ohel Moed (la Tente d’Assignation) se mettra en voyage avec le camp des Léviim au milieu des camps (des Béné Israël) ; de la façon dont ils campent, ainsi ils voyageront, chacun à sa place selon leurs divisions. » (Bamidbar 2 ; 17) Rashi explique que leur façon de voyager sera comme leur façon de camper.

La Tora vient nous préciser que le Ohel Moed était au milieu du campement d’Israël pas seulement quand ils campaient mais aussi quand ils voyageaient. Pourquoi ?

Normalement, quand des grands chefs se déplacent, ils sont devant le peuple, à la tête de leur armée. Il eut donc été normal que le Ohel Moed voyage en tête des Béné Israël.

Le Hafetz Haïm explique que le Ohel Moed représente la Tora. Dans le Ohel Moed il y a le Aron et dans le Aron il y a les Lou’hot (les Tables de la Loi que Moshé Rabbénou a descendues du Har Sinaï).

Notre Parasha nous enseigne donc que la Tora doit être au centre du campement des Béné Israël. En étant au milieu elle sera accessible à tous les juifs, quelle que soit la situation où ils se trouvent et quel que soit le pays et le siècle où ils se trouvent. Puisqu’elle est au milieu, elle est donc à égale distance de chaque juif, quel que soit le niveau spirituel de l’homme, la Tora est faite pour lui, elle a un message à lui transmettre.

C’est pourquoi, dans toutes les circonstances possibles et imaginables de la vie, un juif trouvera toujours dans la Tora une réponse appropriée à sa situation. Même s’il est très éloigné ou qu’il s’est lui-même volontairement éloigné, la Tora lui parle et s’adresse à lui. Elle le concerne et a des choses à lui apprendre, des notions fondamentales dont l’homme a besoin pour avancer sereinement dans la vie, face à ce monde désorienté qui nous entraine dans la tourmente et le vide.

C’est la raison pour laquelle le Ohel Moed était au milieu des Béné Israël. Non seulement quand ils campaient mais aussi quand ils voyageaient. Car la Tora n’est pas uniquement valable chez soi à la maison, quand on campe ; mais également quand on se déplace et que l’on sort de chez soi pour traverser le Monde et toutes ses idées et ses valeurs contraires à la Tora.

Nous ne devons pas être juif seulement à la maison, mais aussi dans la rue, dans les magasins, dans le train, partout où nous nous trouvons nous avons un message à offrir au Monde. Nous sommes le porte-drapeau de la Tora, nous ne pouvons donc pas faire n’importe quoi. Nous sommes les fils du roi et un prince ne fait pas n’importe quoi, noblesse oblige !

La réponse tient peut-être dans le fait que nous ne savons pas que nous sommes les fils du roi, nous n’en n’avons pas pris pleinement conscience. Nous pensons être des humains parmi d’autres humains et donc nous faisons comme les autres humains. Mais nous devons savoir que nous sommes différents, nous, nous avons un patrimoine, des valeurs à respecter, un sens à donner à notre vie ; « Banim Atème L’Hashem », « Vous êtes les fils d’Hashem » nous dit le verset !

Si nous prenons conscience de notre grandeur alors nous serons fiers d’être juifs et d’appartenir à ce peuple plusieurs fois millénaire, choisi par Hashem pour accomplir sur terre le projet divin. Nous n’aurons plus honte d’affirmer notre identité devant les nations et nous ne serons plus attiré par leurs idéologies car nous serons certains de détenir la vérité.

Qu’importe-s’il sont des milliards à penser différemment que nous ! Notre patriarche Avraham est appelé Avraham Ha Ivri, c'est-à-dire celui qui vient de l’autre côté du Jourdain, car il habitait auparavant à l’Est du Jourdain et ce n’est que sur ordre divin qu’il est allé en Israël et est donc passé à l’Ouest du Jourdain.

Mais Hazal nous disent aussi que Avraham Ha Ivri signifie celui qui est de l’autre côté, c'est-à-dire que Avraham est d’un côté et toute l’humanité est de l’autre côté. A son époque il était le seul, dans un monde voué au paganisme, à professer la notion de Dieu unique. Il n’avait pas peur d’être traité de fou, d’arriéré, de rétrograde. Il savait qu’il était dans la vérité, un point c’est tout ! Il était contre toutes philosophies de son siècle. Il faut être fort pour oser marcher à contre-courant, mais il n’y a que les poissons morts qui vont dans le sens du courant, si l’on voit un poisson nager à contre-courant, c’est bien le signe qu’il est vivant. Si nous réfléchissons, si nous nous opposons à l’atmosphère ambiante, alors c’est un signe que nous sommes en vie.

La Tora peut être comparée au cœur de l’homme qui est au centre du corps. Grâce au cœur qui bat, le sang circule et peut atteindre tous les membres à chaque instant. Mais si le sang n’irrigue pas l’un d’eux, ne fusse qu’un court instant, ce membre court un grand danger.

La Guémara Bérahot (61b) nous enseigne que lorsque l’empire romain décréta pour Israël l’interdiction d’étudier la Tora, Rabbi Akiva organisa de grandes réunions et il enseigna la Tora en public. Papus ben Yéhouda lui demanda : « N’as-tu pas peur des romains ? » Rabbi Akiva lui répondit : « Es-tu bien Papus ben Yéhouda, celui qu’on appelle le sage ? Je vais te dire une fable à laquelle ton attitude me fait penser. Un renard marchait le long d’un fleuve. Il y vit des poissons qui filaient en tous sens.

  • Pourquoi courrez-vous comme ça ? leur demanda-t-il
  • C’est par crainte des filets et des pièges qui nous sont tendus 
  • Montez donc sur la berge, et nous demeurerons ensemble, vous et moi, comme jadis nos ancêtres et les vôtres 
  • Est-ce bien toi, répondirent-ils, qui, à ce qu’on prétend, est le plus avisé des animaux ? Tu n’es pas avisé, tu es un imbécile. Si nous sommes en danger dans l’élément qui nous fait vivre, nous le serons bien plus dans l’élément où nous trouvons la mort ! »

Il en est de même pour nous conclu Rabbi Akiva : si nous avons des raisons de craindre, alors que nous étudions la Tora dont il est dit : « Elle est ta vie et la prolongation de tes jours » (Dévarim 30 ; 20), que serait-ce si nous cessions de l’étudier ! 

 La Tora est aux Béné Israël ce que le sang est au corps. C’est elle qui nous donne la force de résister au Yétser Hara et c’est elle qui nous permet d’avancer. Une telle Tora ne peut pas rester à l’extérieur du camp, elle doit s’installer au centre du camp, au centre de notre vie, au centre de notre cœur, afin qu’elle puisse nous influencer positivement à chaque instant.

Un jour, un médecin a demandé au Hafetz Haïm : « Quelqu’un comme moi, comment puis-je espérer avoir Olam Haba (le monde futur) ? » Le Hafetz Haïm lui a répondu ainsi : Il est écrit dans la Parasha Béréshit que l’arbre de la vie était au milieu du jardin d’Eden. (Béréshit 2 ; 9) Rashi explique qu’il était au centre du jardin d’Eden.

Une question se pose : Quel intérêt pour nous de savoir si l’arbre de la vie était au centre du jardin ou sur le côté, dans un coin du jardin ? En fait, expliqua le Hafetz Haïm, l’arbre de la vie c’est la Tora, comme il est écrit : « Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent » (Mishlé, Proverbes 3 ; 18). Cet arbre de la vie est au centre du jardin d’Eden, c'est-à-dire qu’il est accessible par tous. S’il était sur un côté du jardin, il serait proche de certains et éloigné d’autres personnes. En étant au centre il est à égale distance de tout le monde. Ainsi est la Tora, elle est au centre et donc on peut l’atteindre de partout : devant, derrière, à gauche, à droite. Nous ne sommes jamais loin d’elle. En tout cas, si nous, nous nous sommes suis éloignés, elle, elle est toujours à nos côtés.

C’est ce que nous lisons dans Shir Hashirim, le Cantique des cantiques (Shir Hashirim est entièrement une métaphore de l’amour qu’Hashem a pour son peuple les Béné Israël, et non pas comme les Nations le prétendent un vulgaire livre d’amour.) : « (c’est le peuple juif qui parle) C’est la voix de mon bien aimé (Hashem), Il frappe à la porte (et Il dit) : Ouvre-moi, ma sœur, ma compagne, ma colombe … » (5 ; 2) Hashem frappe à la porte des Béné Israël, Il attend qu’on lui ouvre. Il ne force pas l’entrée, cela ne sert à rien. Hashem ne veut pas qu’on Le serve par la force, c’est à nous d’adhérer au projet divin avec amour. La Tora n’est pas coercitive, elle est amour. Elle veut le bien de l’homme. C’est pourquoi Hashem attend patiemment qu’on lui ouvre notre cœur.

Le Hafetz Haïm a conclu en disant : On ne doit pas penser qu’il n’y a qu’un chemin pour arriver à l’arbre de la vie. L’arbre, la Tora, est au centre, tout le monde peut y arriver de façon égale. Il y a des milliards de chemin pour y arriver parce qu’il y a des milliards d’êtres humains. Un chemin par personne, et parfois on peut avoir dans sa vie des hauts et des bas et on est obligé de suivre différents chemins les uns après les autres. Mais, s’ils sont différents, ils vont tous en direction du centre, vers la Tora et le grand projet divin pour l’Humanité.

Chaque juif, qu’il étudie ou qu’il travaille, a son chemin qui lui est propre vers l’arbre de la vie. C’est à lui de le trouver, il existe !

 

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